mercredi 8 mars 2017

Arrêt sur image… sur Rabah Bouberras

Rabah Bouberras en couverture


La journaliste Nacima Chabani du quotidien algérien El-Watan vient de consacrer un article sur notre ouvrage Les fenêtres grand ouvertures. Ci-dessous, son compte rendu de lecture en date du 28 février 2017.



C’est parce que le cinéma a toujours été sa raison de vivre que le cinéaste algérien Rabah Bouberras a voulu immortaliser, à travers un ouvrage intitulé Les fenêtres grand ouvertes quelques séquences de sa passion pour cet art.
Publié par les éditions canadiennes Beroaf en 2014, Les fenêtres grand ouvertes, entretiens avec Rabah Bouberras, de Mouloud Belabdi, se veut un témoignage intéressant sur le parcours de ce cinéaste algérien. Ainsi, Rabah Bouberras s’est prêté en toute modestie au jeu de questions de son ami, Mouloud Belabdi, ancien journaliste à la Chaîne 3. Les fenêtres grand ouvertes est le fruit de plusieurs  rencontres qui se sont déroulées à Montréal, où les deux comparses habitent depuis quelques années déjà. Dans l’avant-propos, Mouloud Belabdi souligne que «le cinéma a  toujours été  au cœur de la vie de  Rabah  Bouberras. C’est sa seconde vie.

Et c’est tout naturellement qu’il conte cette  passion. S’il regrette, parfois, quelques faiblesses, il se ressaisit pour jeter son regard plus loin. Vous remarquerez qu’il évoque souvent la  conscience. C’est dire que derrière les sujets qu’il traite dans ses films, c’est l’universel qui le préoccupe, en d’autres termes, l’être humain.  Et c’est toute la différence entre réaliser un film et transmettre ce qu’il y a, au-delà des images et des sons». Dans un style des plus fluides, le lecteur est à même de s’imprégner d’une époque révolue à jamais, où le cinéma algérien brillait de mille feux, entre les années 70 et 80.
Tout au long d’une pagination riche de 251 pages, le cinéaste se dévoile en revenant dans les moindres détails sur sa découverte du cinéma, sur ses années d’apprentissage à Alger, sur sa formation à Moscou de 1974 à 1981, sur sa filmographie, ainsi que sur son exil au Canada. Le cinéaste Rabah  Bouberras  révèle que sa passion pour le cinéma est née à la suite d’un coup de foudre pour le film Cléo de cinq à sept, d’Agnès Varda. Un film qu’il a vu en compagnie de son frère, un certain dimanche de l’année 1966 au niveau de la Cinémathèque d’Alger.

Une fois le bac en poche en 1970,  l’homme aspire à faire des études dans le cinéma, alors que le pays ne donnait pas cette opportunité aux intéressés. Il commence à rédiger des lettres de candidature à l’étranger.  «Souvent, je ne recevais pas de réponse, ou si j’en recevais, il fallait aller s’inscrire et payer. Pour moi,  ce n’était pas évident, il fallait une autorisation de sortie pour l’étranger et à ce moment-là, l’argent et les devises m’étaient impossibles à avoir».  Rabah regagne, donc la fac de lettres à Alger, section philosophie, puis l’Institut d’études politiques.

En 1972, il tombe sur une annonce dans un journal  pour une formation de script- assistant et de monteur à la Télévision (RTA). Il postule à ce concours avec brio. Il suit un stage de deux ans qu’il ne termine pas, mais où il réalise deux films. Il regagne, par la suite, l’Institut du cinéma de Moscou (VGIK), chez Alexandre  Zgouridi.

Il est à noter que Rabah Bouberras compte à son actif trois courts métrages réalisés dans les années 70 et une série de téléfilms pour la RTA en 1982. Parmi les films phares qu’il a réalisés, citons, entre autres, Vague après vague, Sombréro, Le Voyageur et la route et Sahara Blues. Il a, en outre, adapté La fin d’un acteur, d’Anton Tchékov , monté Tchop  et le spectacle de music-hall, Les Folies berbères.


Nacima Chabani