mercredi 24 mai 2017

Salah Beddiari et Adel, l'apprenti migrateur

Salah Beddiari présentera son dernier livre, un recueil de poésie, Adel, l'apprenti migrateur ce jeudi 25 mai, à 18h, au siège des éditions Mémoire d’encrier*

La causerie sera animée par Laure Morali, écrivaine et poétesse breton-algérienne. Sa grand-mère est une berbère des Aurès et son père d’origine bretonne né en Algérie également. Elle habite au Québec. 

Une belle rencontre en perspective.

Sur la quatrième de couverture de Adel…

Arabe et musulman, Adel s’installe au Québec. Enthousiaste, ouvert et amoureux, il désire faire sa place dans la société malgré́ les nombreux obstacles rencontrés. La philosophie et la poésie l’accompagnent dans sa quête. Comment devient-on citoyen? Doit-on effacer les traces de son parcours? L’amour sauvera-t-il Adel?

« Je suis l’étranger, fils du désert et de l’oasis, les vents du sud poussèrent ma nef sur ton littoral. La tempête du désert emporta mon pays, j’ai perdu mon trône. Maintenant je suis léger, sans amarre, telle une plume, je cherche à atterrir sur ta prairie ou amerrir sur ton fleuve. M’y autoriseras-tu? »

* 1260, rue Bélanger, Montréal, QC H2S 1H9

Téléphone : (514) 989-1491

mercredi 8 mars 2017

Arrêt sur image… sur Rabah Bouberras

Rabah Bouberras en couverture


La journaliste Nacima Chabani du quotidien algérien El-Watan vient de consacrer un article sur notre ouvrage Les fenêtres grand ouvertures. Ci-dessous, son compte rendu de lecture en date du 28 février 2017.



C’est parce que le cinéma a toujours été sa raison de vivre que le cinéaste algérien Rabah Bouberras a voulu immortaliser, à travers un ouvrage intitulé Les fenêtres grand ouvertes quelques séquences de sa passion pour cet art.
Publié par les éditions canadiennes Beroaf en 2014, Les fenêtres grand ouvertes, entretiens avec Rabah Bouberras, de Mouloud Belabdi, se veut un témoignage intéressant sur le parcours de ce cinéaste algérien. Ainsi, Rabah Bouberras s’est prêté en toute modestie au jeu de questions de son ami, Mouloud Belabdi, ancien journaliste à la Chaîne 3. Les fenêtres grand ouvertes est le fruit de plusieurs  rencontres qui se sont déroulées à Montréal, où les deux comparses habitent depuis quelques années déjà. Dans l’avant-propos, Mouloud Belabdi souligne que «le cinéma a  toujours été  au cœur de la vie de  Rabah  Bouberras. C’est sa seconde vie.

Et c’est tout naturellement qu’il conte cette  passion. S’il regrette, parfois, quelques faiblesses, il se ressaisit pour jeter son regard plus loin. Vous remarquerez qu’il évoque souvent la  conscience. C’est dire que derrière les sujets qu’il traite dans ses films, c’est l’universel qui le préoccupe, en d’autres termes, l’être humain.  Et c’est toute la différence entre réaliser un film et transmettre ce qu’il y a, au-delà des images et des sons». Dans un style des plus fluides, le lecteur est à même de s’imprégner d’une époque révolue à jamais, où le cinéma algérien brillait de mille feux, entre les années 70 et 80.
Tout au long d’une pagination riche de 251 pages, le cinéaste se dévoile en revenant dans les moindres détails sur sa découverte du cinéma, sur ses années d’apprentissage à Alger, sur sa formation à Moscou de 1974 à 1981, sur sa filmographie, ainsi que sur son exil au Canada. Le cinéaste Rabah  Bouberras  révèle que sa passion pour le cinéma est née à la suite d’un coup de foudre pour le film Cléo de cinq à sept, d’Agnès Varda. Un film qu’il a vu en compagnie de son frère, un certain dimanche de l’année 1966 au niveau de la Cinémathèque d’Alger.

Une fois le bac en poche en 1970,  l’homme aspire à faire des études dans le cinéma, alors que le pays ne donnait pas cette opportunité aux intéressés. Il commence à rédiger des lettres de candidature à l’étranger.  «Souvent, je ne recevais pas de réponse, ou si j’en recevais, il fallait aller s’inscrire et payer. Pour moi,  ce n’était pas évident, il fallait une autorisation de sortie pour l’étranger et à ce moment-là, l’argent et les devises m’étaient impossibles à avoir».  Rabah regagne, donc la fac de lettres à Alger, section philosophie, puis l’Institut d’études politiques.

En 1972, il tombe sur une annonce dans un journal  pour une formation de script- assistant et de monteur à la Télévision (RTA). Il postule à ce concours avec brio. Il suit un stage de deux ans qu’il ne termine pas, mais où il réalise deux films. Il regagne, par la suite, l’Institut du cinéma de Moscou (VGIK), chez Alexandre  Zgouridi.

Il est à noter que Rabah Bouberras compte à son actif trois courts métrages réalisés dans les années 70 et une série de téléfilms pour la RTA en 1982. Parmi les films phares qu’il a réalisés, citons, entre autres, Vague après vague, Sombréro, Le Voyageur et la route et Sahara Blues. Il a, en outre, adapté La fin d’un acteur, d’Anton Tchékov , monté Tchop  et le spectacle de music-hall, Les Folies berbères.


Nacima Chabani

dimanche 19 février 2017

Salah Chekirou publie L’otage

Couverture de L'otage
L’écrivain Salah Chekirou, sortira bientôt aux Éditions Belle Feuille un nouveau roman intitulé L’otage.

Salah Chekirou a déjà publié plusieurs titres en France, en Algérie, en Égypte, au Liban et au Maroc. Parmi ces titres, des succès de librairie tel que Le grain de sable traitant de l’assassinat du président algérien Mohamed Boudiaf abattu en 1992 en direct devant les caméras de la télévision, Le Tycoon et l’empire des sables stoppé dans son envol des ventes pendant sa première semaine, ramassé et détruit par la censure.

L’auteur fut journaliste durant 34 ans en Algérie.

L’otage est l’histoire d’une jeune infirmière Québécoise qui s’extirpe difficilement d’une grosse dépression suite à une douloureuse rupture avec l’amour de sa vie. Suzanne, c’est d’elle qu’il s’agit, intègre le service des soins palliatifs d’un grand hôpital montréalais, pensant qu’en côtoyant les malheurs de ceux que la vie n’a pas choyé, elle se remettra sur ses pieds. C’est auprès de ses patients qu’elle apprend beaucoup de choses sur sa vie. Nous sommes au début des années quatre-vingt-dix, les débuts de la généralisation de l’utilisation de l’Internet un peu partout dans le monde. Les débuts d’utilisation des emails, du chat

C‘est la période où la guerre civile fait rage en Algérie. Tout le pays est en proie aux exactions des hordes intégristes. Suzanne rencontre une jeune victime de cette situation dramatique. Il la considère telle une bouée de sauvetage pour lui. Quant à Suzanne c’est une aventure prometteuse, nouvelle et croquante. Que lui arrivera-elle ?

L’otage se veut un vibrant hommage aux combats des femmes d’ici et d’ailleurs pour que triomphe la vie.

Mise en marché: Février 2017
Pour information :  marceldebel@videotron.ca


dimanche 5 février 2017

Discussion entre les écrivains Salah Beddiari et Aziz Farès et rencontre avec l’essayiste Djemila Benhabib

Farès - Beddiari - Benhabib
Aziz Farès et Salah Beddiari, d’origine algérienne, ont émigrés au Québec il y a plusieurs années. En 2015 et 2017, ils sont lauréats d’une résidence d’écriture Exil et liberté. 

Cette résidence est organisée par l’Union des écrivains québécois en collaboration avec le Centre québécois de P.E.N. international. Ils s’entretiendront le 14 février, à 14 h à la Maison de la littérature, à Québec, sur leurs expériences respectives de résidents, sur la littérature et la vie culturelle de la diaspora arabe, ainsi que sur l’importance de les mettre en valeur en dehors des préjugés et stéréotypes que véhiculent la plupart des médias.

Cette discussion sera suivie d’une conférence de l’essayiste et militante Djemila Benhabib sur l’importance de prendre parole et sur son parcours d’auteure.

Maison de la littérature, 40, rue Saint-Stanislas, Québec (Québec)
Quand ? Le 14 février, à 14h.
Téléphone : 418 641-6797

info@maisondelalitterature.qc.ca

jeudi 22 septembre 2016

Aziz Farès : L'encre des savants...

Photo Ici Radio-Canada
J’ai pensé un moment me trouver en terrain fort connu quand j’ai abordé le dernier livre, un essai, d’Aziz Farès. Le titre ? L'encre des savants est plus sacrée que le sang des martyrs. Il est publié aux éditions XYZ, à Montréal.

Ce livre est préfacé par Patrick Levy, écrivain français et spécialiste des religions, qui introduit le texte d’Aziz Farès par une série d’interrogations qui s’adressent à ceux-là même qui sèment la terreur au nom de la religion musulmane. 

Ces interrogations se retrouvent aussi au cœur du livre. Un exemple parmi d’autres : Dieu tout-puissant a-t-il besoin qu’on se batte pour lui ? Il n’y a pas de guerre qui soit sainte (…).Le Tout-puissant ne peut pas vouloir la guerre. Il n’en a pas besoin.

Aziz Farès traite de ces questions qui relèvent du bon sens et qui taraudent pourtant le monde dit musulman. En pédagogue et avec prudence pour ne pas choquer, le sujet étant encore sensible chez d’honnêtes croyants, l’auteur amène le lecteur à se retourner en lui-même et à s’approprier ces interrogations pour un appel à l’éveil de la compréhension.

Le livre est écrit dans un contexte québécois qui fait face, phénomène nouveau, à des dérives de radicalisation de quelques individus issus de l’immigration alors que le Québec et le Canada en général, demeurent des terres d’accueil et de tolérance. Et là, Aziz Farès ne va pas par quatre chemins : « il s’agit d’un combat qui doit être mené par tous les citoyens qui croient en la liberté. » C’est là, explique Aziz Farès, dans la protection des libertés fondamentales, que se situe « le nœud gordien qui paralyse les sociétés musulmanes enfermées dans une fausse certitude les empêchant de reconnaître à l’individu la pleine souveraineté de son libre arbitre ».

Fréquentant depuis de nombreuses années les spiritualités du monde, je partage avec Aziz Farès, l’idée d’un islam fondé sur la paix et l’élévation spirituelle.  

L’essai d’Aziz Farès se base sur des observations et des références solides dont il ne manque pas de les évoquer. Au moment où l’on parle de déradicalisation, Aziz Farès, avec le recul des années et l’expérience dont il dispose en tant que journaliste et observateur, demeure une voix à être entendue.

Pour aller plus loin :

dimanche 28 août 2016

Wahiba Khiari : Nos Silences

Photo Mediapart


Algérie, une douleur étymologique est inscrite dans ton génotype, ton nom en porte la trace comme une fatalité. Devrais-je t’écrire toujours et encore pour me rapprocher de toi, peut-être me faire pardonner de t’avoir un jour quittée ?

Wahiba Khiari, Nos Silences



Voici un livre qui remue avec sensibilité et rage sourde, le couteau dans la plaie de la décennie noire en Algérie.

Les histoires d’horreur de cette époque sortent peu à peu que ce soit à travers des témoignages, des récits ou des romans comme ce premier ouvrage de Wahiba Khiari Nos silences publié aux éditions elyzad, à Tunis, en 2009.

Wahiba Khiari a quitté l’Algérie à la fin des années 1990, pour travailler à Tunis avant de poser ses valises à Montréal. Mais elle revient sur les lieux de la tragédie pour nous montrer le visage hideux de cette guerre sans nom qui s’attaque surtout aux plus faibles et aux plus vulnérables, les femmes.

Couverture
Dans une sorte de dialogue intérieur où deux personnes se parlent et se confient, la première une rescapée ayant choisi de fuir le pays et la guerre, et la deuxième, la victime, condamnée à vivre parmi tous les loups, tous les bourreaux, ceux qui tuent et ceux qui se taisent. Toutes deux ont vécu l’ignominie dans leurs cœurs et leurs esprits, mais la dernière dans sa chair aussi.

Les deux protagonistes et narratrices nous renvoient dans les années de la violence et de la barbarie pour nous « rendre le rouge du sang » et « le noir de la nuit », évoquant le destin tragique de toutes ces filles, femmes avant l’heure, celles qui ont survécu au cauchemar et celles qui ont trépassées dans un tintamarre de silence des hommes.

Nos Silences est un roman écrit avec poésie, empreint de douceur et d’amertume, sobre mais efficace, il nous replonge au cœur de la disgrâce de l’humanité. 

C’est un très bon témoignage sur la tragédie des femmes dans cette terrible guerre civile; un témoignage qui dénonce toutes les complicités et les compromissions de l'HOMME. 

À lire et à faire lire.

S.  EKB

Pour aller plus loin :
Wahiba Khiari, ou l’assourdissant silence de la guerre, Leïla Slimani, Jeune Afrique, 2014. 
Nos silences de Wahiba Khiari, Mediapart, Fadéla Hebbadj, 2015

dimanche 14 août 2016

Salah Benlabed honoré

Une vue de la rencontre
Moment d’intense émotion cet après-midi au stand Algérie du Festival Orientalys à Montréal. Une rencontre avec Salah Benlabed a été  animée par Kemal Nouas, Idir Sadou et Salah Beddiari. L’un après l’autre, ils ont témoigné du travail accompli par Salah Benlabed et comment tout  a commencé à la Librairie Olivieri, à Côte des Neiges. Témoignage de Kemal Nouas qui a bien connu et côtoyé cet architecte des mots. Une rencontre entre amis autour d’un café. Une idée lancée en l’air. Écrire. Dire. Témoigner. Le défi a été relevé. Avec une écriture fine usant des mots qu’il faut, juste ce qu’il faut.

Salah Benlabed est-il un écrivain de l’exil ? C’est l’interrogation d’Idir Sadou dans un admirable et poignant témoignage, lui qui l’a connu voilà bien des années. Et, il lâche comme réponse : c’est un Humaniste ! Non seulement dans le sens de quelqu'un qui connaît et maîtrise les lettres mais aussi, celui qui connaît et est à l’écoute de l’homme, celui qui nous ressemble, notre semblable. En observateur averti, Salah Benlabed note tout. A tel point que l’on peut se retrouver dans tel personnage ou telle description. C’est le propre des grands écrivains de décrire la nature humaine.

Salah Benlabed a lu un poème à la fin de la rencontre. Un poème sur les amis. À l’instar de celles et ceux qui l’entouraient lors de ce bel après-midi de dimanche.

Zut ! J’ai oublié de prendre mon enregistreur ! Mais de mémoire, il s’agit de l’amitié. Celle qui demeure malgré les aléas de la vie et de et de l’éloignement du pays qui nous a vu naître.

J'y reviendrai, sans doute.