mercredi 5 mars 2025

Échos Littéraires parle de notre site

Lu sur la page Échos Littéraires qu’anime sur Facebook,  Djaffar Kaci, auteur et journaliste.

On est samedi. Une fois n’est pas coutume, nous n’allons pas parler d’un écrivain, aujourd’hui, mais d’un site internet, pas n’importe lequel. Littérature algérienne migrante en Amérique du Nord. C’est de lui qu’il s’agit. Il porte une mine d’information pour celles et ceux qui aspirent à lire, à comprendre et analyser les écrits.

La plume qui l’enrichie, n’est pas inconnue aussi. Il s’agit de Mouloud Belabdi (…). 

Je voulais donc vous en parler et vous inviter à aller le visiter, vous promener à l’intérieur, vous en inspirer. Vous y découvrirez, comme moi, des pages sublimes, des entrevues si riches et foisonnantes que vous l’adopterez.

J’ai alors demandé à Mouloud, comment lui est venue l’idée de créer cet espace de lumière, ce blog qui est une véritable mine d'information ?

M.B. Quand j’ai débarqué à Montréal, un certain 3 janvier 1997, j’ai commencé à connaître mon nouveau milieu en fréquentant les endroits où l’on parlait de littérature et de poésie entre autres. C’était déjà ma passion depuis Alger. Et, à ce moment là, j’ai découvert que la littérature québécoise comprenait des figures, des personnalités qui venaient d’ailleurs. Du Brésil, du Japon, de France notamment. Dans le même temps, il y avait les cafés Internet. S’offrir un ordinateur à cette époque, n’était pas à la portée de tout un chacun. Aussi, la fréquentation de ces cafés était pour moi, une autre ouverture sur le monde. De ces deux lieux de convivialité, a émergé l’idée d’un site consacré à la littérature migrante au Canada. Cette première expérience a débuté sur la plateforme Voila.fr. Je parlais de tous les auteurs venus d’ailleurs pour vivre le Québec et le Canada en général puisque d’Est en Ouest, on retrouve des écrivains, des poètes immigrés pour mille et une raison. Malheureusement, cette expérience n’a pas duré. Quatre ans tout au plus, si mes souvenirs sont bons. Voilà.fr avait décidé de ne plus abriter les blogs. Un autre site consacré au regretté Djamel Amrani que j’avais également créé pour le plaisir, a dû en subir les conséquences. 

En fin de compte, la documentation n’étant pas perdue – merci à Voila.fr – j’ai dû me tourner vers Google et sa plateforme blogger.com tout en limitant mes ambitions. J’avais décidé en effet de parler uniquement des auteurs algériens résidant en Amérique du Nord, principalement au Canada où se trouve le gros de notre communauté. C’est un site qui se construit peu à peu et qui a pour objectif principal de fournir des informations, de la documentation sur les auteurs algériens dans cette partie du monde. 

D.K. Quel est ton regard sur les nouvelles plumes algériennes, les nouvelles autrices et auteurs qui font de plus en plus parler d’eux : Anis BenTayeb, Anys Mezzaour, Kaouther Adimi, Selma Guettaf, Sabrine Yousfi, Mohamed Aouine, Rachida Hellal, Lolita Sene, Akli Tadjer…

Dans cette liste que vous me citez, j’avoue humblement n’en connaître véritablement que deux : Kaouther Adimi et Akli Tadjer. Leurs livres sont disponibles à la Grande bibliothèque de Montréal, qui est un lieu incontournable pour la littérature et les nouvelles parutions. C’est ainsi que je les ai découverts.

Kaouther Adimi, comme vous le savez, explore des thèmes profonds liés à l’identité et surtout à la mémoire. En 2017, elle nous a heureusement étonnés avec Nos richesses, le roman d’une librairie de légende à Alger, des années 1930 à nos jours. Elle a reçu de nombreux prix, et c’est mérité.

Quant à Akli Tadjer, il est déjà bien installé dans l’écriture. Il est connu pour ses romans qui abordent les thèmes de l’immigration et de l’identité, comme D’amour et de guerre.

On pourrait bien sûr, évoquer Anis Ben Tayeb qui est connu pour son engagement social, ou Anys Mezzaour, qui a introduit la fantasy dans la littérature algérienne. 

Ces auteurs représentent une nouvelle génération qui enrichit la scène littéraire algérienne et celle du pays où ils résident avec des voix variées et des perspectives particulières. Ce qui les caractérise, c’est l’audace et le désir d’explorer des territoires encore vierges, parfois juste esquissés par nos aînés.

Il serait intéressant de parler de l’impact que ces auteurs ont sur la culture algérienne contemporaine et comment ils influencent les jeunes générations. Un travail de recherche universitaire sur ces points serait le bienvenu.

Montréal, 2025-19

jeudi 13 février 2025

Demain, le soleil se lèvera de Ali Akkache

Tomorrow the Sun Will Rise – Demain le soleil se lèvera ! C’est un nouveau recueil de poèmes émouvants d’Ali Akkache qui vient d’être publié chez Amazon. 24 poèmes qui explorent les thèmes de l’espoir, de la résilience, de l’identité et de l’expérience humaine. 












Trois question à Ali Akkache

MB : C'est la première fois, me semble-t-il, que vous publiez en anglais. Bien sûr, des Algériens lisent et écrivent dans cette langue. Quel est votre objectif en vous y mettant à votre tour, dans la langue de Shakespeare ?

Ali Akkache : En effet, c'est ma première expérience de publication en anglais. Je l'utilise ici comme un support, un contenant, car le contenu vient à cent pour cent de la langue de Si Mohand Oumhand. Pour moi, c'est un nouveau défi de traduire mes références culturelles dans ma troisième langue étrangère. D'autre part, comme je vis aux États-Unis depuis la moitié de ma vie, je me suis dit pourquoi ne pas partager ma culture algérienne avec le lectorat américain et anglophone en général. C'est un grand défi pour moi, non seulement de traduire la langue, mais aussi les références et les valeurs culturelles que je porte en moi depuis Alger. Finalement, je veux élargir mon lectorat et mon public, car malheureusement, ils sont rares parmi les nôtres qui lisent et écoutent la poésie. Je veux trouver un lectorat et un public averti, ce qui est rare aujourd'hui.

MB : En parcourant la table des matières, je dirais que tu demeures fidèle à une certaine thématique que l’on pourrait résumer par le mot vie, la vie. 

Ali Akkache : Oui, ma thématique tourne autour de la vie qui est l’opposée de la mort au sens propre et figuré. Est-ce que je suis toujours fidèle à cette thématique, oui c’est possible. Cependant, le choix ne vient pas de moi à titre volontaire car il dépend de mon inspiration, mon observation de journaliste aussi, en vivant des expériences, en suivant la réalité, la dynamique de la vie qui bouge, qui bouscule dans un monde incertain me pousse à m’attacher à la vie comme moyen de résistance.

MB : Le titre du recueil renvoie à la jubilation. Êtes-vous optimiste à l’égard du proche avenir ? 

Ali Akkache : Vous savez l’optimisme est né du pessimisme. Quand je regarde la Tv, écoute la radio et lis la presse, je suis pessimiste mais je me refugie dans mon monde de poésie, j’essaye de créer ce qui n’existe pas pour compléter ce vide qui nous manque tous. Dans mon dernier poème voilà ce que j’ai écrit en gros pour bien illustrer ma réponse à cette question. Pour la jubilation je la cherche toujours car les nuages sont plus nombreux face et contre le soleil

MB : C'est une belle image que vous peignez avec ces "nuages plus nombreux face et contre le soleil". On sent une certaine mélancolie, mais aussi une volonté de trouver la jubilation malgré les difficultés.

C'est un peu comme si vous faisiez briller le soleil à travers les nuages, non ?

Est-ce que vous pourriez nous lire quelques vers de ce dernier poème ? 

Ali Akkache :

''Je rêve d'un œil sans larmes, 
Je rêve d'une vie sans armes. 
Je rêve du soleil pendant la nuit, 
Je rêve de la vie qui naît de la mort.
Je rêve de l'espoir dans le pire,
Je rêve des portes qui s'ouvrent. 
Je rêve des cœurs blancs,
Je rêve des muets qui parlent.
Je rêve de rêves sans rêve, 
Je rêve de la vérité que tu cherches.
Je rêve de l'histoire que tu aimes, 
Je rêve de la fin de la tempête.
Je rêve que les rêves deviennent réalité, 
Je rêve, je rêve, je rêve...''