samedi 4 octobre 2025

Katia Belkhodja : Les déterrées - 2025

En janvier de cette année 2025, Katia Belkhodja dont nous avons déjà parlé, a publié un nouveau roman avec ce titre : Les déterrées. Dans la quatrième de couverture, il est dit que ''Rym vit son enfance avec ses cousines en Algérie. Exilées au Québec, elles creusent les jours d’avant : guerre, colonisation, résistance, déracinement. Rym raconte l’épopée familiale. Elle apprend aussi à faire le thé sans jamais laver la théière, en déposant le poids de l’histoire''. 

Djaffar Kaci, auteur bien connu, notamment sur Facebook où il dirige une plateforme numérique, Échos littéraires, lui a posé des questions sur ce dernier ouvrage.
 
Échos littéraires : Bonjour Katia, merci d’avoir accepté notre invitation. Je vais commencer, par votre dernier roman : Les déterrées. En fait, le personnage de Rym qui vivait une tendre enfance avec sa famille en Algérie est bouleversé de devoir quitter son pays natal. Il est question de quatre générations marquées par la colonisation, la résistance et le déracinement. Les déterrées est avant tout une histoire de transmission et de résistance. Comment vous est venue l’idée d’écrire ce roman, si poignant ?

Katia Belkhodja : J'écris depuis longtemps, depuis toujours à vrai dire : je dictais des poèmes - pas excellents - à mon grand-père quand j'avais quatre ans. Ma mère m'a beaucoup poussée, petite et adolescente, à explorer ça. Elle m'a demandé quand j'avais environ quatorze ans, très sérieuse, pourquoi je n'écrivais pas notre histoire. Évidemment, à quatorze ans, je n'y comprenais pas grand-chose, à notre histoire : je la voyais confusément, mais je sentais que c'était trop gros pour moi. Notre histoire, comme celle de toutes les familles algériennes, est intimement liée à la grande Histoire, celle de l'Algérie et de la France ensemble, celle de l'Algérie toute seule, celle de tous les déplacements forcés et volontaires de notre peuple comme d'autres peuples. Et c'est avec la pandémie, le couvre-feu, ce que ça a rappelé à mon corps, avec les enfants, ce que j'ai compris de l'histoire des miennes et des miens quand ils sont nés, mes fils, que j'ai réussi à la tenir dans mes bras. Il fallait un regard assez large, que je n'avais pas à quatorze ans. Mais l'histoire avait attendu des siècles déjà, elle a pu tenir deux décennies encore avant que je l'écrive.

Échos littéraires : On dit de vos livres qu’ils sont remplis d’intelligence, d’amour et de violence dans une langue sans superlatif. L’autrice québécoise et sociologue Caroline Dawson, dira même à propos de La marchande de sable, que c’est un des écrits les plus poétiques de la littérature québécoise récente. Comment vous percevez ces commentaires ? 

Katia Belkhodja : Je pourrais dire que ça me fait plaisir, mais c'est plus fort que ça : les commentaires de Caroline, en particulier, qui était une amie, que nous avons perdue depuis un an déjà, j'y retourne quand je doute. Quand j'ai l'impression que j'aurais dû faire de la poterie, je relis ça et ce qu'elle m'a écrit quand elle m'a dédicacé Ce qui est tu. Ça me fait aussi plaisir que ça parle de La marchande de sable, mon troisième roman est le plus abouti, les deux autres étaient plus confidentiels, mais le fait d'être vue dans l'entièreté de son œuvre, ça fait un petit velours. Honnêtement, en général, l'écriture est tellement solitaire que, pour moi, c'est surtout un immense soulagement quand j'ai ce genre de commentaires, je me dis : ok, je n'étais pas complètement à côté de la plaque.    

Échos littéraires : Pour Les déterrées, c’est plus un devoir de mémoire, de justice. Il fallait l’écrire ce livre, déterrer les racines de ces tribus qui ont été enfumées, ces gens déplacées, ces morts par milliers. Avec votre roman, ils sont sortis de l’anonymat pour avoir un nom, un visage. Est-ce que vous êtes fière de ce grand travail ?

Katia Belkhodja : Honnêtement, oui. Le passage dans lequel je parle d'Ypres, avec la Kattenstoet et le bataillon de Kabyles qui inaugurent le chlore utilisé comme armes chimiques, c'est un passage qui m'a pris des heures de recherche, le plus long 750 mots que j'ai jamais écrits. Ce travail-là était vraiment important pour moi, alors savoir que leurs noms résonnent dans les têtes de celleux qui viennent après, c'est immense pour moi. Et c'est aussi important pour l'avenir, pour ouvrir le champ des possibles, pour dire à nos enfants - je veux dire les enfants de l'humanité en général : non, nous n'avons jamais été résignées, dociles, nous n'avons jamais eu le gène de la soumission, de la disparition. Nous pouvons changer le monde parce que nous l'avons déjà fait et nous serons pleurées parce que nous aussi, nous refuserons de disparaître dans le silence. 


Échos littéraires : Vous n’aviez que 9 ans à l’époque, mais vous gardez au fond de vous, ces senteurs, ce thé à la menthe, les arômes du fameux couscous, ces parfums de jeunesse. Est-ce que cela vous manque :  la Kabylie, Alger ?

Katia Belkhodja : Bien sûr. J'écris sur ça justement en ce moment : la cuisine. Parce que vous parlez de parfum, mais c'est de l'amour. Ma tante qui fait les sardines, le hamlhlou, les repas préférés de mon père et de ma sœur quand on arrivait à Tlemcen, les gens qui reçoivent, le goût des beignets de ma grand-mère: c'est de l'amour. Cet amour me manque. Le bleu pâle du ciel, qui a une odeur, une chaleur particulière, me manque. Pas en permanence, pas comme au tout début, quand c'était presque physique : le deuil est fait. J'ai peut-être l'immense chance de me sentir un peu chez moi dans plusieurs endroits à la fois, de connaître l'odeur du ciel et d'être apaisée par elle. 

Échos littéraires : Vous dites que la migration peut calmer l'angoisse identitaire. Pourquoi à votre avis, petite, vous avez rejetée, cette langue, pourquoi voulait-il vous forcer à l’apprendre pendant les années noires de la guerre civile en Algérie ? Vous parlez de ce besoin d'exorciser votre rapport à la langue arabe, que vous n’avez jamais vraiment réussi à parler. C’est un legs qu’on laisse à ses enfants, a votre fils notamment à votre avis ? Vous le regrettez ?

Katia Belkhodja : Ça m'attriste plus que je le regrette. J'aurais aimé pouvoir l'apprendre à mes trois fils, mais je ne peux pas regretter quelque chose qui était simplement impossible pour la petite fille que j'étais. C'était de l'obligation pragmatique après : on ne savait pas si ou quand on pourrait s'en aller, j'imagine que mon cerveau aurait débloqué éventuellement si j'étais restée en Algérie, il faut bien parler la langue du pays. Ce n'était pas une décision politique quand j'avais sept-huit ans, je me rappelle mes instituteurs et institutrices d'arabe, qui étaient vraiment extraordinaires et en même temps, un peu désespérés parce qu'ils voulaient vraiment m'aider et que j'étais complètement bouchée - alors que dans tout le reste, ça allait très bien. En tant que prof, ça me fait un peu rire aujourd'hui. Ce qui est un peu drôle par contre, c'est que l'arabe commence à faire son apparition dans les classes et les cours d'école, comme un élément du slang d'une jeunesse métissée, alors je me fais dire wesh et je réponds woullah, mes étudiants tombent de leur chaise. Et mes enfants prononcent cheh n'importe comment, je peux au moins leur donner ça : le ha dans leurs gorges. Mais plus sérieusement, je n'haïrai pas trouver des cours ou des bons livres pour qu'ils apprennent un peu la langue.

Échos littéraires : Vous avez été lectrice pour le Prix du récit Radio-Canada pour découvrir de nouvelles voix » et « de jouer un rôle dans leur éclatement au grand jour. Comment vous avez trouvé l’exercice ?

Katia Belkhodja : J'ai adoré. J'adore en général ce genre d'exercices. C'est vraiment un honneur et un bonheur de contribuer à découvrir des voix qu'on ne connaît pas encore et qui sont tellement nécessaires, souvent. Il y en a beaucoup qui n'ont pas l'espace concret, les conditions physiques, pour se déployer, alors si je peux réussir à créer un tout petit peu de cet espace, je me sens à ma place, je sens que je fais ce qui doit être fait. Je pense que c'est pour ça que je suis prof aussi : donner un espace pour déployer des voix, c'est un peu ma raison d'être quand j'y réfléchis.

Échos littéraires : Pour finir, parlons de ce projet, vous y songez ? Faire un arbre généalogique complet de votre famille ?

Katia Belkhodja : Ouf. J'en ai un, fait par mon grand-père, mais il s'arrête début 2000. Pour tout dire, j'ai rencontré des cousines pour la première fois à mon lancement, je pense que ce foisonnement fait partie de la culture : la communauté n'a pas besoin de traces écrites, de factures consignées des liens que nous entretenons : nous sommes liés par des histoires, depuis longtemps et pour longtemps encore.

Pour aller plus loin 

Les déterrées, de Katia Belkhodja - Une histoire de survivance et de transmission, La Presse, 25 janvier 2025



vendredi 26 septembre 2025

Ali Akkache : La poésie kabyle s'exprime en français avec «Voix pour dire la vie»

 Ali Akkache, poète renommé de la poésie kabyle, franchit une nouvelle étape en publiant son premier recueil en français : Voix pour dire la vie.


Ce recueil offre une plongée sensible et lucide dans les paysages de l'âme humaine. Composé de cinquante-neuf poèmes, le recueil explore des thèmes universels tels que l'injustice sociale, l'amour, la solitude, la quête de soi, la perte, la liberté, l'identité et le silence.

Ali Akkache y déploie une parole poétique à la fois épurée et profonde, directe et méditative. Chaque poème est une voix — blessée, révoltée, lucide — qui cherche à dire la vie dans toute sa vérité, sa fragilité et sa vibrance. Ce recueil est une invitation à l'écoute, à la sensation, à la réflexion. C'est une poésie qui ne cherche pas à embellir le monde, mais à le comprendre, à le questionner, à le traverser avec humanité.

Extrait :

La voix du silence

Qui a dit : le silence est vide, Alors qu’il est plein de réponses ? Qui a dit : le silence est vide, Alors qu’il est plein de surprises ? Qui a dit : le silence est vide, Alors qu’il est chargé de sens ?"

Vous pouvez déjà vous procurer la version Kindle sur Amazon, et la version papier... arrive très bientôt !

M.B.

mercredi 5 mars 2025

Échos Littéraires parle de notre site

Lu sur la page Échos Littéraires qu’anime sur Facebook,  Djaffar Kaci, auteur et journaliste.

On est samedi. Une fois n’est pas coutume, nous n’allons pas parler d’un écrivain, aujourd’hui, mais d’un site internet, pas n’importe lequel. Littérature algérienne migrante en Amérique du Nord. C’est de lui qu’il s’agit. Il porte une mine d’information pour celles et ceux qui aspirent à lire, à comprendre et analyser les écrits.

La plume qui l’enrichie, n’est pas inconnue aussi. Il s’agit de Mouloud Belabdi (…). 

Je voulais donc vous en parler et vous inviter à aller le visiter, vous promener à l’intérieur, vous en inspirer. Vous y découvrirez, comme moi, des pages sublimes, des entrevues si riches et foisonnantes que vous l’adopterez.

J’ai alors demandé à Mouloud, comment lui est venue l’idée de créer cet espace de lumière, ce blog qui est une véritable mine d'information ?

M.B. Quand j’ai débarqué à Montréal, un certain 3 janvier 1997, j’ai commencé à connaître mon nouveau milieu en fréquentant les endroits où l’on parlait de littérature et de poésie entre autres. C’était déjà ma passion depuis Alger. Et, à ce moment là, j’ai découvert que la littérature québécoise comprenait des figures, des personnalités qui venaient d’ailleurs. Du Brésil, du Japon, de France notamment. Dans le même temps, il y avait les cafés Internet. S’offrir un ordinateur à cette époque, n’était pas à la portée de tout un chacun. Aussi, la fréquentation de ces cafés était pour moi, une autre ouverture sur le monde. De ces deux lieux de convivialité, a émergé l’idée d’un site consacré à la littérature migrante au Canada. Cette première expérience a débuté sur la plateforme Voila.fr. Je parlais de tous les auteurs venus d’ailleurs pour vivre le Québec et le Canada en général puisque d’Est en Ouest, on retrouve des écrivains, des poètes immigrés pour mille et une raison. Malheureusement, cette expérience n’a pas duré. Quatre ans tout au plus, si mes souvenirs sont bons. Voilà.fr avait décidé de ne plus abriter les blogs. Un autre site consacré au regretté Djamel Amrani que j’avais également créé pour le plaisir, a dû en subir les conséquences. 

En fin de compte, la documentation n’étant pas perdue – merci à Voila.fr – j’ai dû me tourner vers Google et sa plateforme blogger.com tout en limitant mes ambitions. J’avais décidé en effet de parler uniquement des auteurs algériens résidant en Amérique du Nord, principalement au Canada où se trouve le gros de notre communauté. C’est un site qui se construit peu à peu et qui a pour objectif principal de fournir des informations, de la documentation sur les auteurs algériens dans cette partie du monde. 

D.K. Quel est ton regard sur les nouvelles plumes algériennes, les nouvelles autrices et auteurs qui font de plus en plus parler d’eux : Anis BenTayeb, Anys Mezzaour, Kaouther Adimi, Selma Guettaf, Sabrine Yousfi, Mohamed Aouine, Rachida Hellal, Lolita Sene, Akli Tadjer…

Dans cette liste que vous me citez, j’avoue humblement n’en connaître véritablement que deux : Kaouther Adimi et Akli Tadjer. Leurs livres sont disponibles à la Grande bibliothèque de Montréal, qui est un lieu incontournable pour la littérature et les nouvelles parutions. C’est ainsi que je les ai découverts.

Kaouther Adimi, comme vous le savez, explore des thèmes profonds liés à l’identité et surtout à la mémoire. En 2017, elle nous a heureusement étonnés avec Nos richesses, le roman d’une librairie de légende à Alger, des années 1930 à nos jours. Elle a reçu de nombreux prix, et c’est mérité.

Quant à Akli Tadjer, il est déjà bien installé dans l’écriture. Il est connu pour ses romans qui abordent les thèmes de l’immigration et de l’identité, comme D’amour et de guerre.

On pourrait bien sûr, évoquer Anis Ben Tayeb qui est connu pour son engagement social, ou Anys Mezzaour, qui a introduit la fantasy dans la littérature algérienne. 

Ces auteurs représentent une nouvelle génération qui enrichit la scène littéraire algérienne et celle du pays où ils résident avec des voix variées et des perspectives particulières. Ce qui les caractérise, c’est l’audace et le désir d’explorer des territoires encore vierges, parfois juste esquissés par nos aînés.

Il serait intéressant de parler de l’impact que ces auteurs ont sur la culture algérienne contemporaine et comment ils influencent les jeunes générations. Un travail de recherche universitaire sur ces points serait le bienvenu.

Montréal, 2025-19

jeudi 13 février 2025

Demain, le soleil se lèvera de Ali Akkache

Tomorrow the Sun Will Rise – Demain le soleil se lèvera ! C’est un nouveau recueil de poèmes émouvants d’Ali Akkache qui vient d’être publié chez Amazon. 24 poèmes qui explorent les thèmes de l’espoir, de la résilience, de l’identité et de l’expérience humaine. 












Trois question à Ali Akkache

MB : C'est la première fois, me semble-t-il, que vous publiez en anglais. Bien sûr, des Algériens lisent et écrivent dans cette langue. Quel est votre objectif en vous y mettant à votre tour, dans la langue de Shakespeare ?

Ali Akkache : En effet, c'est ma première expérience de publication en anglais. Je l'utilise ici comme un support, un contenant, car le contenu vient à cent pour cent de la langue de Si Mohand Oumhand. Pour moi, c'est un nouveau défi de traduire mes références culturelles dans ma troisième langue étrangère. D'autre part, comme je vis aux États-Unis depuis la moitié de ma vie, je me suis dit pourquoi ne pas partager ma culture algérienne avec le lectorat américain et anglophone en général. C'est un grand défi pour moi, non seulement de traduire la langue, mais aussi les références et les valeurs culturelles que je porte en moi depuis Alger. Finalement, je veux élargir mon lectorat et mon public, car malheureusement, ils sont rares parmi les nôtres qui lisent et écoutent la poésie. Je veux trouver un lectorat et un public averti, ce qui est rare aujourd'hui.

MB : En parcourant la table des matières, je dirais que tu demeures fidèle à une certaine thématique que l’on pourrait résumer par le mot vie, la vie. 

Ali Akkache : Oui, ma thématique tourne autour de la vie qui est l’opposée de la mort au sens propre et figuré. Est-ce que je suis toujours fidèle à cette thématique, oui c’est possible. Cependant, le choix ne vient pas de moi à titre volontaire car il dépend de mon inspiration, mon observation de journaliste aussi, en vivant des expériences, en suivant la réalité, la dynamique de la vie qui bouge, qui bouscule dans un monde incertain me pousse à m’attacher à la vie comme moyen de résistance.

MB : Le titre du recueil renvoie à la jubilation. Êtes-vous optimiste à l’égard du proche avenir ? 

Ali Akkache : Vous savez l’optimisme est né du pessimisme. Quand je regarde la Tv, écoute la radio et lis la presse, je suis pessimiste mais je me refugie dans mon monde de poésie, j’essaye de créer ce qui n’existe pas pour compléter ce vide qui nous manque tous. Dans mon dernier poème voilà ce que j’ai écrit en gros pour bien illustrer ma réponse à cette question. Pour la jubilation je la cherche toujours car les nuages sont plus nombreux face et contre le soleil

MB : C'est une belle image que vous peignez avec ces "nuages plus nombreux face et contre le soleil". On sent une certaine mélancolie, mais aussi une volonté de trouver la jubilation malgré les difficultés.

C'est un peu comme si vous faisiez briller le soleil à travers les nuages, non ?

Est-ce que vous pourriez nous lire quelques vers de ce dernier poème ? 

Ali Akkache :

''Je rêve d'un œil sans larmes, 
Je rêve d'une vie sans armes. 
Je rêve du soleil pendant la nuit, 
Je rêve de la vie qui naît de la mort.
Je rêve de l'espoir dans le pire,
Je rêve des portes qui s'ouvrent. 
Je rêve des cœurs blancs,
Je rêve des muets qui parlent.
Je rêve de rêves sans rêve, 
Je rêve de la vérité que tu cherches.
Je rêve de l'histoire que tu aimes, 
Je rêve de la fin de la tempête.
Je rêve que les rêves deviennent réalité, 
Je rêve, je rêve, je rêve...''