Lu sur la page Échos Littéraires qu’anime sur Facebook, Djaffar Kaci, auteur et journaliste.
On est samedi. Une fois n’est pas coutume, nous n’allons pas parler d’un écrivain, aujourd’hui, mais d’un site internet, pas n’importe lequel. Littérature algérienne migrante en Amérique du Nord. C’est de lui qu’il s’agit. Il porte une mine d’information pour celles et ceux qui aspirent à lire, à comprendre et analyser les écrits.
La plume qui l’enrichie, n’est pas inconnue aussi. Il s’agit de Mouloud Belabdi (…).
Je voulais donc vous en parler et vous inviter à aller le visiter, vous promener à l’intérieur, vous en inspirer. Vous y découvrirez, comme moi, des pages sublimes, des entrevues si riches et foisonnantes que vous l’adopterez.
J’ai alors demandé à Mouloud, comment lui est venue l’idée de créer cet espace de lumière, ce blog qui est une véritable mine d'information ?
M.B. Quand j’ai débarqué à Montréal, un certain 3 janvier 1997, j’ai commencé à connaître mon nouveau milieu en fréquentant les endroits où l’on parlait de littérature et de poésie entre autres. C’était déjà ma passion depuis Alger. Et, à ce moment là, j’ai découvert que la littérature québécoise comprenait des figures, des personnalités qui venaient d’ailleurs. Du Brésil, du Japon, de France notamment. Dans le même temps, il y avait les cafés Internet. S’offrir un ordinateur à cette époque, n’était pas à la portée de tout un chacun. Aussi, la fréquentation de ces cafés était pour moi, une autre ouverture sur le monde. De ces deux lieux de convivialité, a émergé l’idée d’un site consacré à la littérature migrante au Canada. Cette première expérience a débuté sur la plateforme Voila.fr. Je parlais de tous les auteurs venus d’ailleurs pour vivre le Québec et le Canada en général puisque d’Est en Ouest, on retrouve des écrivains, des poètes immigrés pour mille et une raison. Malheureusement, cette expérience n’a pas duré. Quatre ans tout au plus, si mes souvenirs sont bons. Voilà.fr avait décidé de ne plus abriter les blogs. Un autre site consacré au regretté Djamel Amrani que j’avais également créé pour le plaisir, a dû en subir les conséquences.
En fin de compte, la documentation n’étant pas perdue – merci à Voila.fr – j’ai dû me tourner vers Google et sa plateforme blogger.com tout en limitant mes ambitions. J’avais décidé en effet de parler uniquement des auteurs algériens résidant en Amérique du Nord, principalement au Canada où se trouve le gros de notre communauté. C’est un site qui se construit peu à peu et qui a pour objectif principal de fournir des informations, de la documentation sur les auteurs algériens dans cette partie du monde.
D.K. Quel est ton regard sur les nouvelles plumes algériennes, les nouvelles autrices et auteurs qui font de plus en plus parler d’eux : Anis BenTayeb, Anys Mezzaour, Kaouther Adimi, Selma Guettaf, Sabrine Yousfi, Mohamed Aouine, Rachida Hellal, Lolita Sene, Akli Tadjer…
Dans cette liste que vous me citez, j’avoue humblement n’en connaître véritablement que deux : Kaouther Adimi et Akli Tadjer. Leurs livres sont disponibles à la Grande bibliothèque de Montréal, qui est un lieu incontournable pour la littérature et les nouvelles parutions. C’est ainsi que je les ai découverts.
Kaouther Adimi, comme vous le savez, explore des thèmes profonds liés à l’identité et surtout à la mémoire. En 2017, elle nous a heureusement étonnés avec Nos richesses, le roman d’une librairie de légende à Alger, des années 1930 à nos jours. Elle a reçu de nombreux prix, et c’est mérité.
Quant à Akli Tadjer, il est déjà bien installé dans l’écriture. Il est connu pour ses romans qui abordent les thèmes de l’immigration et de l’identité, comme D’amour et de guerre.
On pourrait bien sûr, évoquer Anis Ben Tayeb qui est connu pour son engagement social, ou Anys Mezzaour, qui a introduit la fantasy dans la littérature algérienne.
Ces auteurs représentent une nouvelle génération qui enrichit la scène littéraire algérienne et celle du pays où ils résident avec des voix variées et des perspectives particulières. Ce qui les caractérise, c’est l’audace et le désir d’explorer des territoires encore vierges, parfois juste esquissés par nos aînés.
Il serait intéressant de parler de l’impact que ces auteurs ont sur la culture algérienne contemporaine et comment ils influencent les jeunes générations. Un travail de recherche universitaire sur ces points serait le bienvenu.
Montréal, 2025-19