lundi 8 août 2016

Djemila Benhabib : un troisième livre consacré aux femmes du Printemps arabe

C’est dans un des étages de l’immeuble Quebecor qu’a eu lieu hier soir, à Montréal, le lancement du dernier livre de Djemila Benhabib : « Des femmes au printemps », un livre qui vient de paraître aux éditions VLB. Un livre témoignage puisque Djemila a passé quelques semaines en Égypte et en Tunisie pour constater et décrire le vécu des femmes après ce qu’on appelle le printemps arabe. Un livre que l’on peut classer dans le contexte de l’Histoire immédiate. Un travail de journaliste et de témoin.

Dans la quatrième de couverture de ce livre, l’éditeur note : « au cœur du combat pour l'avènement de véritables démocraties dans le monde arabe et musulman, deux batailles décisives sont en cours : l'une pour la liberté des femmes, et l'autre, pour la séparation des pouvoirs politique et religieux. En Tunisie comme en Égypte, les victoires électorales de l'islamisme politique mettent en effet en grave péril des acquis laïques et progressistes obtenus de haute lutte par le passé. D'où viendra la lumière ? Djemila Benhabib est convaincue, avec d'autres, que ce sont les femmes qui achèveront les révolutions du printemps arabe ».

Le lancement du livre a eu en présence notamment de M. Gilles Duceppe, ancien chef du Bloc québécois, et de M. Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Quebecor. Des journalistes du réseau du groupe étaient également présents. C’est dire l’importance accordée à ce lancement d’un livre qui veut attirer l’attention sur l’après-printemps arabe. En d’autres termes, sur les désillusions.

Djemila Benhabib qui a reçu récemment le Prix international de la laïcité 2012 sera présente au 35e Salon du livre de Montréal qui s’ouvre ce mercredi soir, à la Place Bonaventure. Un salon que l’on peut dire quelque peu politique puisque Lucien Bouchard, ancien Premier ministre du Québec présentera son livre « Lettres à un jeune politicien ». Gabriel Nadeau-Dubois qui est monté au créneau durant la grève étudiante, a signé pour sa part, la postface du livre « Le souffle de la jeunesse ».  Claude Castonguay parlera, lui, de la « Santé : l'heure des choix » alors que Jean Cournoyer évoquera sa vie mouvementée « Dans le feu de l'action ».

C’est aussi de l’histoire immédiate à découvrir.

* Cet article a été publié le mercredi 14 novembre 2012



« Allah au pays des enfants perdus » un roman grave de Karim Akouche

Karim Akouche vient de publier « Allah aux pays des enfants perdus » aux Éditions Nord-Sud. Dans le communiqué annonçant la parution du livre, il est dit que c’est un « roman-réquisitoire montrant le vrai visage de l’Algérie qui, cinquante ans après l’indépendance, est gangrénée par l’islamisme et la corruption. » L’auteur « brise les tabous » et,        « comme dans une pièce de Shakespeare, il mêle la comédie à la tragédie, le rire au sérieux, le rêve au désespoir. Il dépeint les destins d’êtres attachants qui cherchent à quitter un pays absurde ».  C’est aussi, lit-on, « un roman libérateur qui rend justice à la jeunesse désemparée, oubliée par les politiques, les médias et le temps qui passe ».
N’ayant pas encore lu le livre, j’ai posé deux questions à Karim Akouche qui a bien voulu me répondre :

Pourquoi ce titre « Allah aux pays des enfants perdus » ? Cela ne risque-t-il pas de choquer ? Cela me fait penser à l’ouvrage de l’écrivain italien Carlo Lévi « Le Christ s'est arrêté à Eboli » un roman autobiographique qui parle de la misère des paysans dans un village d’Italie où il a été forcé à l’exile intérieur par les fascistes de son époque.

Le titre de ce roman est religieusement incorrect. Il est non-conforme aux canons et règles de l’Algérie officielle. Il est évocateur et provocateur à la fois. Le but recherché est de titiller non pas les âmes sensibles, mais les âmes noires, les obscurantistes. On pourrait faire toute une étude sociologique sur ce titre. En Algérie, on met le mot « Allah » à toutes les sauces. Si un Algérien veut corrompre son frère, les stratagèmes les plus affectionnés sont « Inch’Allah », « Allah ghalleb », « Mach’a Allah »,… De plus, nous nous définissons comme des « Hommes libres », alors que nous ne sommes que des « enfants perdus ». Bref, le titre « Allah au pays des enfants perdus » tranche avec le ton officiel, religieux et féodal qui règne en Algérie, que j'ai surnommée ironiquement dans le roman "l'Absurdistan"

N’ayant pas encore lu le livre, J’ai écouté en revanche ton interview sur Radio-Canada International le 25 septembre dernier. Maryse Jobin a soulevé la question de l’absence de femmes dans le roman. J’aimerais de mon côté parler de la couverture du livre et relever l’image d’une petite fille portant un seau d’eau et tenant la main à un garçon ou à une fille de son âge – rien n’est sûr, puisque l’image n’est pas complète - est-ce un choix de cadrage ? Est-ce que cette illustration correspond à un moment du roman ?

La toile « Enfants aux seaux », réalisée par le grand peintre Hocine Ziani, est une œuvre profondément shakespearienne, au sens où l’artiste a réussi, avec brio, à mêler la tragédie à l’espoir, l’innocence à la virilité, le feu à l’eau. Il y a une scène similaire dans mon roman où des jeunes courent, les seaux à bout de bras, pour éteindre des flammes. Il est des trouvailles analogues que font séparément les artistes qui ne s’expliquent pas. Est-ce parce que l’art est l’inconscient collectif mis en forme ou juste une émotion universelle qui jaillit des tripes des hommes sensibles ?

 Bonne continuation, Karim.

Informations :
Éditions Dialogue Nord-Sud
(438) 764-9315
dialoguenordsud@gmail.com
www.editionsnordsud.ca


* Article publié une première fois le jeudi 27 septembre 2012

dimanche 7 août 2016

En guise d'introduction

Ce blog est un espace de réflexion et de recension à propos de la littérature algérienne migrante en Amérique du Nord. Il est question d’un état des lieux et des perspectives qui s’offrent à cette littérature.

Le site était auparavant hébergé chez Voila.fr et était consacré à la littérature migrante au Canada. C’était trop ambitieux. Le manque de temps et de ressources m’oblige aujourd’hui à me limiter à ce que je connais le mieux c’est-à-dire, les auteurs algériens qui résident en Amérique du Nord. 

Par littérature, je n’entends pas seulement le roman ou la poésie, mais tout ce qui s’écrit comme l’essai, le pamphlet, etc. 

J’espère que vous apprécierez le contenu de ce site et je vous souhaite d'agréables découvertes.